Apprendre dans une salle de classe n’est pas si facile.
Avant d’en parler juste un petit rappel. Dans une salle de classe en France le bruit de fond (SANS élèves) ne doit dépasser 35 dB, ce qui n’est souvent pas respecté. Et la réverbération acoustique doit être au maximum 0,8 sec. Même quand elle est tenue, cela donne beaucoup d’échos.
Des sources pour approfondir : www.bruit.fr, www.gouv.france.fr.
Le plus gros obstacle pour l'apprentissage en classe pourrait être la classe elle-même.
Même avec un excellent enseignement et un bon soutient de l’administration, il y a des obstacles à l'apprentissage qui semblent impossibles à éradiquer. En fait, ils sont si courants qu’ils deviennent des clichés : l'attention des élèves s'égarera, les enseignants lèvent la voix pour communiquer, les problèmes de comportement au fond de la salle….
Mais quand l'élève manque en moyenne 25% de ce que dit un enseignant1), ce ne sont pas seulement des défis professionnels ; cela devient un problème plus large ayant un impact réel sur les résultats.
Ce ne sont pas les étudiants qui sont intrinsèquement paresseux. Ou que les enseignants, qui n'essaient pas assez dur. C’est le fait que l’enseignement - même à notre époque du multimédia - exige que les étudiants dépensent de 45% à 60% 2) de leur journée d'école impliqués dans un processus d'écoute.
Et comme nous allons voir dans cet article, l'environnement typique d’une salle de classe est hostile à l'écoute.
Malheureusement, parce que le son est invisible, les enseignants et les administrateurs échouent souvent à établir la connexion entre une mauvaise compréhension par l’élève et ses informations auditives avec comme resultat :
- Diminution des performances
- Défauts de lecture
- Acquisition de la langue retardée3)
Dans ce guide, vous apprendrez à reconnaître les obstacles qui freinent l’apprentissage en classe. dans des styles d'enseignement communs, et comment les surpasser.
Votre salle de classe échoue presque certainement aux normes acoustiques
La plupart des salles de classe ne répondent pas aux directives acoustiques minimales. Une évaluation a révélé que moins de 10% des classes canadiennes de première année ont des conditions d'écoute idéales4). C'est vraiment mauvais pour les élèves.
Les niveaux de bruit sont trop élevés.
Pour que les élèves écoutent efficacement, l'ANSI recommande que les niveaux de bruit dans les salles de classe inoccupées ne dépassent pas 30 à 35 décibels (dB). Mais les niveaux de bruit dans la classe moyenne inoccupée vont de 45 dB à 60 dB. Ajoutez un professeur et 25 élèves dans la salle, et le niveau de bruit passe entre 55 et 75 dB5) !
Le bruit de fond dans les salles de classe a de nombreuses causes :
- systèmes de chauffage, de ventilation et de climatisation (CVC)
- des tables, des chaises et des pieds d'enfants
- le bruit du couloir
- des sources externes telles que les terrains de jeux, la construction, les routes et les avions
La « voix du professeur » forte est encore trop basse.
La différence entre le volume de la voix d’un enseignant et le niveau de bruit de fond est décrite par le rapport « signal sur bruit » (Signal-to-Noise-Ratio, SNR). Le SNR est un élément essentiel de l’acoustique des salles de classe car il affecte la capacité des élèves à comprendre ce qu’ils entendent. Un SNR positif signifie que la voix du professeur est, en moyenne, plus forte que le bruit de fond ; un SNR négatif signifie que le bruit est en fait plus fort. Pour que les élèves entendent clairement, le SNR doit être de +15 dB, c'est-à-dire que la voix de l'enseignant doit être au moins 15 dB plus élevée que le bruit de fond.
Malheureusement, le SNR dans la plupart des salles de classe varie au mieux de +5 dB à un lamentable -20 dB, ce qui laisse les élèves avec du mal à comprendre l'enseignant. Plus le niveau de bruit de fond de la classe est élevé, plus les scores de lecture des élèves de cette classe sont faibles.6)
La réverbération est trop longue.
La voix de l’enseignant peut se refléter sur les surfaces dures de la classe. Cela finit généralement par brouiller le sens de ses mots. Nous mesurons la réverbération comme le temps nécessaire à un signal réverbéré pour chuter de 60 dB, et dans les salles de classe, ce temps ne devrait pas dépasser 0,6 seconde.
Mais les temps de réverbération d'une seconde entière ou plus sont courants dans de nombreuses salles de classe. Et cela peut rendre difficile pour les élèves de comprendre clairement l'enseignant.7)
1 Crandell, C., & Smaldino, J. (1994). “An Update of Classroom Acoustics for Children with Hearing Impairment.” The Volta Review, 96,291-306.
2 Rosenberg, G., Blake-Rahtner, P., Heavner, J., Allen, L., Redmond, B., & Phillips (1999). Improving classroom acoustics (ICA): A three-year FM sound-field classroom
amplification study. Journal of Educational Audiology
3 Speech Language and Audiology Canada http://sac-oac.ca/sac-work/classroom-acoustics
4 Speech Language and Audiology Canada undefined
5 DiSarno, N. J., Schowalter, M., and Grassa, P. (2002). Classroom amplification to enhance student performance.
6 Green, K., Pasternak, B., & Shore, B. (1982). Effects of aircraft noise on reading ability of school age children. Archives of Environmental Health, 37, 24–31.
7 Palmer C. Hearing and listening in a typical classroom, From Language, Speech & Hearing Services in Schools, July 1997